samedi 19 octobre 2013

Away We Go



Réalisation : Sam Mendes
Scénario : Dave Eggers, Vendela Vida
Avec : John Krasinski, Maya Rudolph, Allison Janney
Durée : 1h38mn
Année : 2009

L'histoire :
Lorsque Burt et Verona apprennent qu'ils vont devenir parents, c'est la panique. Ils détestent la ville de province où ils habitent, et maintenant que les parents de Burt déménagent, plus rien ne les y retient. Ils décident alors de partir à la recherche de l'endroit parfait où fonder leur famille. Sur leur chemin, ils rendent visite à leur famille et à de vieux amis. Certains leur paraissent fous à lier, d'autres leur donnent envie de suivre leur modèle... Mais finalement, tous vont aider à leur manière Burt et Verona à réaliser qu'ils n'ont peut être besoin que l'un de l'autre pour fonder leur foyer.


Film d'une douceur envoutante, Away We Go est emmené par un fantastique duo d'acteurs qui incarne à merveille ses personnages en plein questionnement. Burt et Verona forment un couple adorable qui se cherche un style de vie en observant leur famille et leurs amis. Leur périple nous présente des couples qui ont choisi des styles de vie très différents, mais ils comprennent vite que quels que soient les choix de chacun, tous ont leurs problèmes et leurs difficultés.

Sam Mendes a l'habitude de prendre du temps pour approfondir ses personnages, ce qui fait qu'ils nous semblent plus réels et si proches de nous. La musique folk qui accompagne le film est de circonstance et colle parfaitement à ce road movie plutôt zen. John Krasinski et Maya Rudolph sont parfaits de simplicité et entourés de seconds rôles tout aussi forts (Jeff Daniels, Catherine O'Hara, Maggie Gyllenhaal, ...).

Les rencontres sont parfois drôles, parfois émouvantes, mais tout sonne toujours juste. On ressort de ce film finalement heureux et en paix avec soi-même, un peu comme nos deux amoureux qui nous montrent qu'il faut savoir trouver le bonheur en soi, et non chercher un modèle.





lundi 14 octobre 2013

La fille de Ryan (Ryan's Daughter)



Réalisation : David Lean
Scénario : Robert Bolt
Avec : Robert Mitchum, Sarah Miles, Trevor Howard
Durée : 3h15mn
Année : 1970

L'histoire :
Irlande. 1916. Sarah Ryan épouse le maître d'école du village, de quinze ans son aîné. Déçue par cette union, elle tombe amoureuse du major anglais venu prendre le commandement de la garnison voisine...


Film moins renommé que les grands classiques de David Lean que sont Lawrence d'Arabie, Docteur Jivago ou Le pont de la rivière Kwaï, La fille de Ryan n'en est pas moins à ranger dans les grandes réussites du réalisateur. L'histoire entre-mêle un triangle amoureux avec la lutte des irlandais contre l'envahisseur anglais.

Thème classique de la littérature romantique, Rosy Ryan est au début une jeune fille naïve qui se laisse prendre par l'amour qu'elle a tout d'abord pour un homme plus âgé qui la séduit par ses allures de gentleman, puis pour le soldat qui représente un côté aventurier et risqué. Au cours du film, elle évolue vers une certaine maturité et un courage qui lui permettent de survivre à ce qu'elle doit affronter. Par opposition, son père qui fait montre d'une assurance et ne manque pas de vanter ses mérites avec la résistance, se dégonfle complètement et fait preuve de lâcheté lorsqu'il est censé être aux côté de sa fille.

La distribution est excellente notamment avec l'actrice principale Sarah Miles qui joue une héroïne tout d'abord naïve, puis torturée par ses désirs. Robert Mitchum, dont le charisme n'est plus à discuter, en impose encore une fois à l'écran dans un rôle tout en finesse, entre l'amour, la faiblesse et la droiture.

Une scène mémorable du film est celle où le personnage de Robert Mitchum découvre l'adultère de son épouse en suivant les traces de pas sur la plage. En regardant les traces laissées par les chaussures de femme et la traînée de la jambe boiteuse du soldat, il reconstitue petit à petit ce qui s'est passé quelques heures auparavant dans un montage très subtil.

La photographie est somptueuse et nous fait découvrir des paysages magnifiques de l'Irlande de la campagne aux bords de mer. David Lean a un décor naturel exceptionnel et il sait en profiter et le mettre en valeur lors de quelques plans larges. Les promenades de Sarah Miles sur la plage donnent droit à des images qui font partie des plus beaux plans des classiques du cinéma.





mercredi 2 octobre 2013

Visite des studios de Cinecittà




Pendant mes récentes vacances à Rome, au-delà de tous les chefs d’œuvre architecturaux que compte la capitale italienne, je me suis dit que je ne pouvais pas quitter la ville sans avoir vu les célèbres studios de cinéma qui ont connu la gloire avec le cinéma italien et américain des années 40 à 60.

Situés dans le sud-est de Rome, les studios Cinecittà ont accueilli les tournages de nombre de chefs d’œuvre des plus grands réalisateurs italiens (Rossellini, Fellini, De Sica, ...), ainsi que de grands classiques du cinéma américain (Ben-Hur, Cléopâtre, ...). Une fois le ticket acheté, on arrive devant le musée où on peut voir sur la pelouse une tête de statue tirée du Casanova de Fellini.

Une guide vient alors nous chercher pour nous faire découvrir quelques décors en plein air qui ont été utilisés pour des productions cinématographiques ou télévisuelles. Vu mon niveau d'italien, je dois avouer avoir compris seulement des brides de ce qui a été dit, mais j'ai au moins su ce que nous visitions.

Nous commençons donc par longer une rue reprenant entre autre une petite partie des immenses décors du film Gangs of New York pour lequel Martin Scorsese avait reproduit le quartier de Five Points du New York du 19ème siècle. Évidemment, la quasi intégralité des décors a été démantelée juste après le tournage du film pour libérer la place. Nous n'avons ici que quelques façades.



On arrive ensuite aux décors de la série TV américaine Rome qui sont une très belle reconstitution de la capitale romaine de l'antiquité. Plusieurs bâtiments et temples entourent une grande place, et on peut également voir des quartiers populaires. Les décors sont impressionnants et on croirait vraiment qu'ils sont faits en pierre.







La suite de la visite nous fait passer à côté de restes de décors brûlés. Il faut savoir que les studios ont connu un important incendie en 2007 qui a détruit une partie des décors qui étaient conservés. Nous arrivons enfin à la fin de notre visite dans des décors médiévaux qui ont été utilisés pour des téléfilms et séries italiens.



Après cette visite en plein air, j'ai pu voir le musée de Cinecittà. A l'entrée sont exposées des caméras de toutes les époques et qui ont été utilisés dans de célèbres productions. On peut voir l'évolution de la technique en admirant ces pièces de collection, comme une des premières caméras équipées d'un chariot de travelling (monté à l'époque sur des pneus).



Les salles suivantes présentent les différentes étapes de fabrication d'un film : le tournage, les décors, les costumes, le maquillage, les effets spéciaux. Outre quelques documentaires de présentation, on peut surtout voir des costumes et accessoires de films célèbres. J'avoue avoir été impressionné de voir tous ces objets qui appartiennent à l'histoire du cinéma.









Accessoires utilisés dans Le nom de la rose de Jean-Jacques Annaud







Costumes de Claudia Cardinale et de Henry Fonda dans Il était une fois dans l'ouest de Sergio Leone






Costumes de John Lone et de 2 autres figurants dans Le dernier empereur de Bernardo Bertolucci






Le musée se termine par une salle reconstituant l'intérieur du sous-marin du film U-571, film peu marquant, mais le décor reste intéressant à voir pour le sens du détail.

Si vous voulez en savoir plus sur les studios Cinecittà, je vous invite à aller jeter un œil au site officiel (ici en version anglaise) :

Cinecittà Studios, La Fabbrica dei Sogni



samedi 27 juillet 2013

Enter the Void




Réalisation : Gaspard Noé
Scénario : Gaspar Noé
Avec : Paz de la Huerta, Nathaniel Brown, Cyril Roy
Durée : 2h41mn
Année : 2009

L'histoire :
Oscar et sa sœur Linda habitent depuis peu à Tokyo. Oscar survit de petits deals de drogue alors que Linda est stripteaseuse dans une boite de nuit. Un soir, lors d'une descente de police, Oscar est touché par une balle. Tandis qu'il agonise, son esprit, fidèle à la promesse faite à sa sœur de ne jamais l'abandonner, refuse de quitter le monde des vivants. Son esprit erre alors dans la ville et ses visions deviennent de plus en plus chaotiques et cauchemardesques. Passé, présent et futur se mélangent dans un maelström hallucinatoire.


Gaspar Noé a toujours aimé les expérimentations en termes de réalisation et particulièrement les cadrages et mouvements de caméra tarabiscotés. Il suffit de se remémorer par exemple la scène d'introduction d'Irréversible pour comprendre de quoi je parle. Il a donc ici un sujet en or pour faire virevolter sa caméra à sa guise et se détacher de toute limite physique.

Taxé un peu rapidement par certains de "cinéaste de la provoc'", il serait ridicule de le définir aussi simplement. Il aime les sujets complexes, qui prêtent à réfléchir et qui en général dérangent. Ici, point de scène ultra-violente pour faire parler les mauvaises langues (malgré une scène choc assez difficile que je vous laisserai découvrir). Il est question de voyage spirituel, de questionnement de la personne sur son passé, d'observation du présent.

Le cheminement du personnage principal suit en fait les principes décrits dans le Livre des Morts tibétain, livre qui lui est présenté par son ami au début du film. On est complètement fasciné par ce voyage, véritable trip hallucinatoire, mais pas seulement. La découverte du passé d'Oscar, sa relation fusionnelle avec sa sœur donnent lieu à des moments d'une douceur extrême, émouvants et poétiques. Linda est évidemment le fil conducteur de l'histoire qui guide Oscar dans son voyage initiatique, jusqu'au dénouement d'une logique totale.

Comme je le disais précédemment, la réalisation est très inventive, pleine de plans virtuoses. Une fois l'esprit lâché, la caméra prend des envolées à travers les rues de Tokyo et alterne avec les souvenirs d'Oscar. Les scènes se passant à travers ses yeux sont incroyablement réalistes de part le sens du détail de Gaspar Noé pour retranscrire les sensations visuelles et sonores de son personnage. Le générique d'introduction, véritable coup de poing électro met tout de suite le spectateur dans une ambiance ultra nerveuse avec ses titrages hallucinants de toute beauté.

Que l'on aime ou pas Noé, on est obligé de reconnaitre qu'il est l'un des cinéastes actuels les plus intéressants et Enter the Void est sans doute son film le plus abouti jusqu'à maintenant. Laissez-vous tenter par ce voyage...




mardi 30 avril 2013

Calvaire



Réalisation : Fabrice Du Welz
Scénario : Fabrice Du Welz, Romain Protat
Avec : Laurent Lucas, Jackie Berroyer, Philippe Nahon
Durée : 1h28mn
Année : 2004

L'histoire :
Marc Stevens est un chanteur itinérant. A l'hospice, le concert est terminé. Celui-ci reprend la route, mais il tombe en panne au milieu de nulle part. M. Bartel, un aubergiste psychologiquement fragile depuis que son épouse Gloria l'a quitté, le recueille.
C'est alors que commence le cauchemar de Marc : M. Bartel voit en lui l'incarnation de son ex-femme et tout le village est persuadé que celle-ci est rentrée au pays.


Culte ! Ce petit bijou d'horreur dérangé et crade fait honneur à ses modèles comme Massacre à la tronçonneuse. Pas de secret ici, Fabrice Du Welz ne cache pas ses influences. Dès le début du film, une ambiance malsaine et misérable s'installe dans cet hospice où le personnage de Marc Stevens est présenté dans un concert mémorable pour midinette du troisième âge. Une première étape est franchie dans la présentation de la misère sexuelle.

Le voyage commence alors pour le personnage incarné par Laurent Lucas. L'analogie avec Jésus annoncée dans le titre est clairement affichée dans le film (je ne vous en dirai pas plus) et ce périple de l'horreur s'avère terrifiant et à la limite du supportable. Le réalisateur va jusqu'au bout de son idée et ose tout. Il joue avec cette peur des villages retirés et des culs-terreux typique du cinéma d'horreur américain. Les amateurs de Délivrance et Sans retour seront aux anges.

Les acteurs sont tous excellents dans des rôles qui vont du pitoyable au psychopathe complet : Jackie Berroyer (fabuleux !), Philippe Nahon, Brigitte Lahaie donnent vie à autant de personnages déviants qui génèrent ce malaise pendant tout le film.

La photo du film a des teintes automnales (voire hivernales) et des couleurs légèrement désaturées associées à un grain assez prononcé, tout ça renforce le côté crade du film. La musique n'est pas en reste, avec une mention spéciale pour la scène dans le bar du village, complètement décalée et traumatisante. Vous allez vous la repasser en boucle celle-là.

Ne passez pas à côté de ce film, Il va vous marquer pour un moment. Âmes sensibles s'abstenir...





Le village des damnés (Village of the Damned)



Réalisation : Wolf Rilla
Scénario : Stirling Silliphant, Wolf Rilla, George Barclay, d'après le roman "The Midwich Cuckoos" de John Wyndham
Avec : George Sanders, Barbara Shelley, Martin Stephens
Durée : 1h17mn
Année : 1960

L'histoire :
Le village de Midwich en Angleterre est le théâtre d'un phénomène mystérieux. Tous les habitants et les animaux deviennent inconscients pendant plusieurs heures. La population se réveille toute au même moment sans qu'il soit possible aux autorités de trouver une explication au phénomène. Quelques mois plus tard, les douze femmes et filles du village en âge d'enfanter se retrouvent enceintes et accouchent le même jour d'enfants blonds aux yeux un peu étranges.


Ce film de science-fiction est un grand classique des films d'invasion qui sont sortis dans les années 1950-1960 sur fond de Guerre Froide. Il fait également parti d'un sous-genre que nous pourrions qualifier de "nos chères petites têtes blondes", où le mal est personnifié par ce qui symbolise habituellement l'innocence : les enfants.

Le mystère s'installe très progressivement dans le film en commençant par ce phénomène étrange où l'on voit tous les habitants tomber comme des mouches et transformer le lieu en village fantôme. Puis l'angoisse s'installe avec l'arrivée des enfants. Qui sont-ils ? D'où viennent-ils ? Le titre du roman d'origine "les coucous de Midwich" est d'ailleurs une belle méthaphore pour évoquer ces femmes enfantant un bébé qui ne semble pas être le leur.

Les enfants ne montrant aucune émotion, froids et calculateurs, sont particulièrement effrayants lors de leurs "attaques psychiques" avec leur regard à vous glacer le sang. Le film est réellement original et se démarque vraiment des autres productions de l'époque par cette idée d'invasion venant de l'"intérieur". A noter que le remake qu'en a fait John Carpenter en 1995 est lui aussi hautement recommandable.




lundi 29 avril 2013

Police fédérale Los Angeles (To Live and Die in L.A.)



Réalisation : William Friedkin
Scénario : William Friedkin, Gerald Petievich, d'après le roman de Gerald Petievich Avec : William Petersen, Willem Dafoe, John Pankow
Durée : 1h56mn
Année : 1985

L'histoire :
L'agent fédéral Richard Chance et son coéquipier Jim Hart forment le tandem de flic le plus coriace de Los Angeles. Spécialiste en fausse monnaie, Jim se lance seul sur les traces de Rick Masters, un redoutable faux-monnayeur aux méthodes aussi expéditives que cruelles. Lorsque Richard le rejoint, c'est pour découvrir son cadavre dans le repaire de Masters. Obsédé par l'idée d'arrêter Masters, Chance va peu à peu dévier de la légalité pour parvenir à ses fins et régler ses comptes... dans un bain de sang.


Police fédérale L.A. ne fait pas partie des films les plus connus de William Friedkin, et pourtant il se place parmi les classiques du réalisateur. Il fait preuve d'un style travaillé et nerveux qui rappelle parfois French Connection, tout en ayant une esthétique typée 80's. Nous sommes à L.A. en 1985, l'apogée du culte du fric et du corps : musique pop pleine de synthé et couleurs flashy sont de rigueur.

On retrouve William Petersen alors au sommet de sa popularité (période où il tourna également le génial Sixième sens de Michael Mann) et Willem Dafoe qui débutait (juste avant Platoon d'Oliver Stone) et montrait déjà son talent pour mettre en valeur son physique si particulier dans le rôle d'un méchant bien vicieux.

Pour revenir à French Connection, le réalisateur, qui était entré dans les annales avec sa fantastique course-poursuite voiture contre métro aérien, remet le couvert ici et réussit à faire encore plus nerveux et haletant (prise de l'autoroute en sens inverse à une heure de pointe !). Cette scène représente l'apogée d'un film puissant, violent et qui tient en haleine.




lundi 4 février 2013

Surveillance



Réalisation : Jennifer Chambers Lynch
Scénario : Kent Harper, Jennifer Chambers Lynch
Avec : Julia Ormond, Bill Pullman, Pell James
Durée : 1h37mn
Année : 2008

L'histoire :
Deux agents du FBI arrivent dans une petite ville perdue pour enquêter sur une série de meurtres. Ils retrouvent sur place trois témoins : un policier à la gâchette facile, une junkie complètement déconnectée et une petite fille de huit ans encore sous le choc.
Au cours des interrogatoires, les agents découvrent rapidement que les témoins donnent chacun une version différente des faits, dissimulant manifestement une partie de la vérité.


La fille de David Lynch n'avait pas donné de nouvelles pendant quelques années, mais elle revient en forme avec ce très bon thriller manipulateur en diable. Le spectateur se fait mené par le bout du nez pendant tout le métrage tout comme les personnages qui souhaitent découvrir le fin mot de cette histoire. Ce qui apparaît au premier abord comme une enquête de routine, se complexifie de plus en plus au fur et à mesure que les personnages se dévoilent.

La réalisation est très stylisée, la tension est palpable avec des cadrages serrés et des couleurs relativement chaudes. Celle-ci est d'ailleurs à son paroxysme dans la scène de l'"accident" où le montage nerveux ne vous laissera pas de répit.

Nous avons ici une belle brochette d'acteurs avec évidemment Julia Ormond et Bill Pullman en tête. Bill Pullman, qu'on avait d'ailleurs déjà croisé chez papa Lynch dans Lost Highway, fait montre d'une belle performance dans ce rôle. On constate que Jennifer Lynch est une très bonne directrice d'acteurs car ils incarnent tous très bien leurs personnages.

Ce thriller torturé et alambiqué est le genre de film qu'on ne voit pas si souvent que ça, en tout cas pas avec un tel niveau de maîtrise. Je ne rentrerai pas dans les détails pour ne rien dévoiler de l'intrigue, mais il mérite amplement d'être vu.




mardi 29 janvier 2013

Les yeux sans visage



Réalisation : Georges Franju
Scénario : Pierre Boileau, Thomas Narcejac, Jean Redon, Claude Sautet, d'après le roman de Jean Redon
Avec : Pierre Brasseur, Alida Valli, Edith Scob
Durée : 1h28mn
Année : 1960

L'histoire :
Le chirurgien Genessier souhaite remodeler le visage de sa fille Christiane, rendue méconnaissable suite à un accident de voiture, mais pour cela il doit effectuer des greffes de peau qu'il aura prélevée sur des jeunes filles.


Le cinéma français s'est peu risqué dans l'épouvante. Mais Les yeux sans visage fait partie de ces rares réussites qui sont entrées dans l'histoire. Il est aussi le film emblématique de Georges Franju, co-fondateur de la Cinémathèque Française.

L'ambiguïté du professeur Genessier, grand médecin qu'on sent dédié à aider les autres, proche de ses patients et qui d'un autre côté commet des actes criminels pour sa fille, est certainement très osée pour l'époque. C'est un personnage intéressant qui incarne le méchant que le public va détester, mais qui dans de courtes scènes laisse transparaître ses sentiments qui le rendent plus humain.

Les apparitions fantomatiques de Christiane sont à chaque fois magnifiques, oscillant entre la terreur et la poésie. Cette silhouette qui se promène seule dans la grande maison crée toute l'atmosphère mystérieuse du film. Le masque blanc empêche de voir les expressions du visage, mais Edith Scob a su avec l'aide de la caméra de Franju faire véhiculer tous ses sentiments simplement avec les yeux.

La mise en scène de Franju produit une atmosphère un peu surréaliste avec un fort contraste entre les scènes de nuit sombres représentatives du suspense et de l'horreur, et les scènes de jour qui sont très claires et qui renforce cette impression éthérée propre au "fantôme" qui hante la maison. La scène de découverte du visage meurtri par une des victimes est d'ailleurs fabuleuse et effrayante.

Avec ce film, le réalisateur aborde l'horreur avec beaucoup de finesse et de poésie, ce qu'on ne retrouve pas dans le cinéma américain de l'époque spécialiste du genre. Un grand classique à mettre aux côtés des perles du genre.




mercredi 9 janvier 2013

Minuit à Paris (Midnight in Paris)



Réalisation : Woody Allen
Scénario : Woody Allen
Avec :  Owen Wilson, Rachel McAdams, Kathy Bates
Durée : 1h34mn
Année : 2011

L'histoire :
Un jeune couple d’américains dont le mariage est prévu à l’automne se rend pour quelques jours à Paris. La magie de la capitale ne tarde pas à opérer, tout particulièrement sur le jeune homme amoureux de la Ville-lumière et qui aspire à une autre vie que la sienne.


Après trois films à Londres et un à Barcelone, Woody Allen continue son périple en Europe en venant faire un tour en France. Pour l'occasion, il magnifie Paris avec une photographie très chaude sublimant tous les quartiers et coins de rue proches de l'image d’Épinal. Ça fait rêver, c'est romantique comme jamais, un vrai plaisir pour les yeux, sans pour autant sombrer dans la guimauve.

L'accompagnement musical est comme d'habitude chez le réalisateur tourné vers le jazz, ici parfois manouche, pour coller avec les "voyages temporels" du personnage principal et qui est très représentatif de l'esprit bohème de l'époque.

Owen Wilson incarne ici un personnage "allénien" typique, un peu névrosé, toujours en doute sur lui-même. Il colle à merveille à ce rôle et montre encore une fois qu'il est un très bon acteur pouvant aller plus loin que ses nombreux rôles comiques, en jouant des personnages plus nuancés comme il l'a fait à plusieurs reprises dans le cinéma de Wes Anderson. Les acteurs l'entourant ne sont pas en reste et la galerie d'artistes qu'il a le plaisir de croiser dans ses escapades nocturnes est très colorées : Hemingway, Dali (Adrien Brody, génial !!), Picasso, ...

Les dialogues sont exquis comme d'habitude avec Allen, avec toujours un humour très fin. Cette comédie romantique est également un bel hommage à l'art sous toutes ses formes : peinture, poésie, musique, ... C'est également une belle déclaration d'amour à la capitale française et à toute la culture qui y est associée.