mardi 30 avril 2013

Calvaire



Réalisation : Fabrice Du Welz
Scénario : Fabrice Du Welz, Romain Protat
Avec : Laurent Lucas, Jackie Berroyer, Philippe Nahon
Durée : 1h28mn
Année : 2004

L'histoire :
Marc Stevens est un chanteur itinérant. A l'hospice, le concert est terminé. Celui-ci reprend la route, mais il tombe en panne au milieu de nulle part. M. Bartel, un aubergiste psychologiquement fragile depuis que son épouse Gloria l'a quitté, le recueille.
C'est alors que commence le cauchemar de Marc : M. Bartel voit en lui l'incarnation de son ex-femme et tout le village est persuadé que celle-ci est rentrée au pays.


Culte ! Ce petit bijou d'horreur dérangé et crade fait honneur à ses modèles comme Massacre à la tronçonneuse. Pas de secret ici, Fabrice Du Welz ne cache pas ses influences. Dès le début du film, une ambiance malsaine et misérable s'installe dans cet hospice où le personnage de Marc Stevens est présenté dans un concert mémorable pour midinette du troisième âge. Une première étape est franchie dans la présentation de la misère sexuelle.

Le voyage commence alors pour le personnage incarné par Laurent Lucas. L'analogie avec Jésus annoncée dans le titre est clairement affichée dans le film (je ne vous en dirai pas plus) et ce périple de l'horreur s'avère terrifiant et à la limite du supportable. Le réalisateur va jusqu'au bout de son idée et ose tout. Il joue avec cette peur des villages retirés et des culs-terreux typique du cinéma d'horreur américain. Les amateurs de Délivrance et Sans retour seront aux anges.

Les acteurs sont tous excellents dans des rôles qui vont du pitoyable au psychopathe complet : Jackie Berroyer (fabuleux !), Philippe Nahon, Brigitte Lahaie donnent vie à autant de personnages déviants qui génèrent ce malaise pendant tout le film.

La photo du film a des teintes automnales (voire hivernales) et des couleurs légèrement désaturées associées à un grain assez prononcé, tout ça renforce le côté crade du film. La musique n'est pas en reste, avec une mention spéciale pour la scène dans le bar du village, complètement décalée et traumatisante. Vous allez vous la repasser en boucle celle-là.

Ne passez pas à côté de ce film, Il va vous marquer pour un moment. Âmes sensibles s'abstenir...





Le village des damnés (Village of the Damned)



Réalisation : Wolf Rilla
Scénario : Stirling Silliphant, Wolf Rilla, George Barclay, d'après le roman "The Midwich Cuckoos" de John Wyndham
Avec : George Sanders, Barbara Shelley, Martin Stephens
Durée : 1h17mn
Année : 1960

L'histoire :
Le village de Midwich en Angleterre est le théâtre d'un phénomène mystérieux. Tous les habitants et les animaux deviennent inconscients pendant plusieurs heures. La population se réveille toute au même moment sans qu'il soit possible aux autorités de trouver une explication au phénomène. Quelques mois plus tard, les douze femmes et filles du village en âge d'enfanter se retrouvent enceintes et accouchent le même jour d'enfants blonds aux yeux un peu étranges.


Ce film de science-fiction est un grand classique des films d'invasion qui sont sortis dans les années 1950-1960 sur fond de Guerre Froide. Il fait également parti d'un sous-genre que nous pourrions qualifier de "nos chères petites têtes blondes", où le mal est personnifié par ce qui symbolise habituellement l'innocence : les enfants.

Le mystère s'installe très progressivement dans le film en commençant par ce phénomène étrange où l'on voit tous les habitants tomber comme des mouches et transformer le lieu en village fantôme. Puis l'angoisse s'installe avec l'arrivée des enfants. Qui sont-ils ? D'où viennent-ils ? Le titre du roman d'origine "les coucous de Midwich" est d'ailleurs une belle méthaphore pour évoquer ces femmes enfantant un bébé qui ne semble pas être le leur.

Les enfants ne montrant aucune émotion, froids et calculateurs, sont particulièrement effrayants lors de leurs "attaques psychiques" avec leur regard à vous glacer le sang. Le film est réellement original et se démarque vraiment des autres productions de l'époque par cette idée d'invasion venant de l'"intérieur". A noter que le remake qu'en a fait John Carpenter en 1995 est lui aussi hautement recommandable.




lundi 29 avril 2013

Police fédérale Los Angeles (To Live and Die in L.A.)



Réalisation : William Friedkin
Scénario : William Friedkin, Gerald Petievich, d'après le roman de Gerald Petievich Avec : William Petersen, Willem Dafoe, John Pankow
Durée : 1h56mn
Année : 1985

L'histoire :
L'agent fédéral Richard Chance et son coéquipier Jim Hart forment le tandem de flic le plus coriace de Los Angeles. Spécialiste en fausse monnaie, Jim se lance seul sur les traces de Rick Masters, un redoutable faux-monnayeur aux méthodes aussi expéditives que cruelles. Lorsque Richard le rejoint, c'est pour découvrir son cadavre dans le repaire de Masters. Obsédé par l'idée d'arrêter Masters, Chance va peu à peu dévier de la légalité pour parvenir à ses fins et régler ses comptes... dans un bain de sang.


Police fédérale L.A. ne fait pas partie des films les plus connus de William Friedkin, et pourtant il se place parmi les classiques du réalisateur. Il fait preuve d'un style travaillé et nerveux qui rappelle parfois French Connection, tout en ayant une esthétique typée 80's. Nous sommes à L.A. en 1985, l'apogée du culte du fric et du corps : musique pop pleine de synthé et couleurs flashy sont de rigueur.

On retrouve William Petersen alors au sommet de sa popularité (période où il tourna également le génial Sixième sens de Michael Mann) et Willem Dafoe qui débutait (juste avant Platoon d'Oliver Stone) et montrait déjà son talent pour mettre en valeur son physique si particulier dans le rôle d'un méchant bien vicieux.

Pour revenir à French Connection, le réalisateur, qui était entré dans les annales avec sa fantastique course-poursuite voiture contre métro aérien, remet le couvert ici et réussit à faire encore plus nerveux et haletant (prise de l'autoroute en sens inverse à une heure de pointe !). Cette scène représente l'apogée d'un film puissant, violent et qui tient en haleine.