samedi 11 août 2012

Faux-semblants (Dead Ringers)



Réalisation : David Cronenberg
Scénario : David Cronenberg et Norman Snider, d'après le roman Twins de Bari Wood et Jack Geasland
Avec : Jeremy Irons, Geneviève Bujold, Heidi von Palleske
Durée : 1h56mn
Année : 1988

L'histoire :
Deux vrais jumeaux, Beverly et Elliot Mantle, gynécologues de renom, partagent le même appartement, la même clinique, les mêmes idees et les mêmes femmes. Un jour, une actrice célèbre vient les consulter pour stérilité. Les deux frères en tombent amoureux mais si pour Elliot elle reste une femme parmi tant d'autres, pour Beverly elle devient la femme. Pour la première fois les frères Mantle vont penser, sentir et agir différemment.


Quand Cronenberg s'attaque à un sujet tel que la gémellité, on peut s'attendre à quelque chose de hors norme. Comme a pu le prouver sa filmographie (avec des classiques comme Vidéodrome ou La mouche), la thématique qui passionne ce réalisateur est bien le corps humain et ses mutations, toujours à la frontière du sensuel et de l'horreur. La femme qui créera le lien et la dissension entre les deux frères est une patiente qui souffre d'une malformation rare. La scène du cauchemar de Beverly nous rappelle de désir sexuel et de malformation que l'on retrouve entre autres dans des films comme Vidéodrome justement ou Crash.

Le traitement de ces deux frères jumeaux tend beaucoup vers la schizophrénie, sentiment renforcé par le fait qu'ils soient incarnés par un seul et même acteur, Jeremy Irons. On saluera d'ailleurs sa prestation tant il arrive à jouer sur les caractères et à différencier les personnages, à tel point qu'on ne peut confondre Beverly et Elliot à aucun moment dans le film.

On remarquera également cette touche particulière dans les costumes et les outils des gynécologues avec leur tenue rouge intégrale qu'ils revêtent pour leurs opérations chirurgicales. La scène où les assistants habillent Beverly qui se tient les bras en croix donne une impression de préparation à un rituel (service religieux, sacrifice ?). Lorsque Beverly commence à perdre pied, il conçoit des ustensiles étranges dont la forme tient plus de l'organique que du mécanique (je vous laisserai découvrir la finalité de ces objets étranges).

On a donc droit ici à un grand film mêlant la terreur et la sensualité avec une grande profondeur des personnages et qui nous emmène dans une expérience étrange et perturbante.





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