vendredi 5 octobre 2012
Después de Lucía
Réalisation : Michel Franco
Scénario : Michel Franco
Avec : Tessa Ia, Gonzalo Vega Jr., Tamara Yazbek
Durée : 1h43mn
Année : 2012
L'histoire :
Lucia est morte dans un accident de voiture il y a six mois ; depuis, son mari Roberto et sa fille Alejandra, tentent de surmonter ce deuil. Afin de prendre un nouveau départ, Roberto décide de s’installer à Mexico. Alejandra se retrouve, nouvelle, dans une classe. Plus jolie, plus brillante, elle est rapidement la cible d’envie et de jalousie de la part de ses camarades. Refusant d’en parler à son père, elle devient une proie, un bouc émissaire.
Le film traite de deux thématiques apparemment sans lien. Le début du film parle du deuil, qui n'est pas un sujet nouveau au cinéma. La suite dévie rapidement vers la maltraitance et les brimades subies par une adolescente de la part de ses camarades de classe. Et c'est lorsque le lien se crée entre ces deux sujets que l'approche du deuil en devient plus originale.
Les attaques physiques et morales dont Alejandra fait les frais sont d'une intensité perturbante. D'autant plus que la caméra relativement fixe nous donne cette impression d'assister vraiment à ces actes avec cette frustration de ne pas pouvoir intervenir.
Tant qu'on parle de la caméra, on constate aussi que celle-ci se place souvent assez bas, à la hauteur de la jeune fille (technique classique qui ajoute à l'empathie du spectateur pour le personnage), voire même parfois légèrement en dessous de sa taille, ce qui met en valeur sa ténacité face à ce qu'elle encaisse. Mention spéciale à l'actrice Tessa Ia qui, du haut de ses 17 ans nous en met plein la vue.
D'ailleurs, on se rend bien compte qu'à la comparaison, du père et de la fille, c'est bien Alejandra qui résiste le mieux aux difficultés de la vie. Lorsqu'on regarde de plus près, le père montre clairement des signes de faiblesse face au deuil, malgré cette espèce de carapace de placidité qu'il revêt devant tout le monde. Alejandra, elle, prend coup sur coup et trouve toujours le moyen de passer les épreuves, de garder la tête hors de l'eau (d'où la métaphore de la nage ?).
L'histoire et la mise en scène très épurée sont d'une force impressionnante et on sort de là en ayant le sentiment de s'être pris une grande claque émotionnelle. Le genre de film qui marque pendant un moment.
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