lundi 3 septembre 2012
La grande illusion
Réalisation : Jean Renoir
Scénario : Charles Spaak, Jean Renoir
Avec : Jean Gabin, Pierre Fresnay, Eric von Stroheim
Durée : 1h54mn
Année : 1937
L'histoire :
Première Guerre mondiale. Deux soldats français sont faits prisonniers par le commandant von Rauffenstein, un Allemand raffiné et respectueux. Conduits dans un camp de prisonniers, ils aident leurs compagnons de chambrée à creuser un tunnel secret. Mais à la veille de leur évasion, les détenus sont transférés. Ils sont finalement emmenés dans une forteresse de haute sécurité dirigée par von Rauffenstein. Celui-ci traite les prisonniers avec courtoisie, se liant même d'amitié avec Boeldieu. Mais les officiers français préparent une nouvelle évasion.
La grande illusion est le film qui a fait entrer Jean Renoir dans la liste des grands maîtres du cinéma. Le film est servi par des acteurs absolument magistraux, Gabin, Fresnay et Von Stroheim en trio de tête évidemment, mais également les autres personnages incarnés par Dialo ou Parlo. L'histoire montre aussi bien les allemands que les français sous un jour très humain où les individus sont embarqués malgré eux dans un conflit qui les dépasse. Le fait d'ailleurs de montrer les allemands sous ce jour à la veille de la guerre contre le régime nazi n'a pas dû faire réellement l'unanimité à l'époque.
Le film marque bien les absurdités de la guerre sans en montrer un seul combat. En se passant entièrement dans des camps de prisonniers, les rapports entre les soldats (du même camp ou ennemis) sont parfaitement mis en valeur. Ce qu'on constate en premier lieu est l'expression des différences de classes sociales dans l'armée. A l'intérieur même du camp, les prisonniers ne se mélangent pas vraiment dans leurs activités, tout comme on pourrait le voir dans la vie civile. La scène qui représente le plus cette idée est celle où les prisonniers comparent les types de maladie que chaque classe sociale a pour habitude d'avoir.
Au-delà de ça, le film porte beaucoup sur les rapports marqués d'un profond respect entre les gradés des deux camps adverses Boeldieu et Von Rauffenstein. Pendant une scène magnifique, ils se rendent compte qu'ils font partie d'une époque révolue de guerre qui obéissaient à un code précis et reconnaissait la valeur des combattants. A noter également la réplique "culte" de Boeldieu : alors qu'un geôlier le fouille, il se plaint du traitement qu'on réserve à un gradé. Celui-ci lui dit "Mais c'est la guerre". Ce à quoi Boeldieu répond "Je sais que c'est la guerre. Mais il y a moyen de la faire poliment !"
D'ailleurs le film est parsemé de dialogues et répliques savoureux dus à une très grande qualité d'écriture du scénario. La réalisation est aussi superbe et la photo en noir et blanc est somptueuse que ce soit dans les scènes d'intérieur qu'en décor naturels. Un grand classique du cinéma français à voir absolument !
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