lundi 30 juillet 2012

Le monstre est vivant (It's Alive)



Réalisation : Larry Cohen
Scénario : Larry Cohen
Avec : John P. Ryan, Sharon Farrell, James Dixon
Durée : 1h31
Année : 1974

L'histoire :
Une jeune Américaine accouche d'un bébé monstrueux et meurtrier qui, dès qu'il ouvre un oeil, assassine médecin et infirmières.


Nous avons là une bonne petite série B d'horreur avec un sujet très intéressant. Face à ce bébé pas comme les autres, les deux parents ne réagissent pas de la même manière. D'un côté la mère conserve son instinct maternel malgré l'horreur de la situation et de l'autre le père qui veut à tout prix se débarrasser lui-même de cette chose qu'il ne considère pas du tout comme sa progéniture. Il est ainsi intéressant d'observer la différence de réaction d'un parent confronté à la naissance d'un enfant anormal.

L'histoire pointe du doigt la dégradation de l'environnement à cause de l'homme, la radioactivité, l'industrie pharmaceutique, les politiques qui cherchent à étouffer un quelconque scandale. On assiste également à l'implosion de la cellule familiale confrontée au drame.

L'horreur est traitée ici avec une économie de moyen qui fait plaisir à voir. Beaucoup de vue subjective, on ne voit le monstre que partiellement, souvent dans la pénombre. Ce choix permet de conserver un suspense constant et une atmosphère stressante.

A savoir que le film de Larry Cohen a connu deux suites : Les monstres sont toujours vivants (qui serait apparemment également à découvrir) et La vengeance des monstres (moins intéressant, toujours selon les dires).




The Dark Knight Rises



Réalisation : Christopher Nolan
Scénario : Jonathan Nolan, Christopher Nolan
Avec : Christian Bale, Gary Oldman, Tom Hardy
Durée : 2h44
Année : 2012

L'histoire :
Il y a huit ans, Batman a disparu dans la nuit : lui qui était un héros est alors devenu un fugitif. S'accusant de la mort du procureur-adjoint Harvey Dent, le Chevalier Noir a tout sacrifié au nom de ce que le commissaire Gordon et lui-même considéraient être une noble cause. Et leurs actions conjointes se sont avérées efficaces pour un temps puisque la criminalité a été éradiquée à Gotham City grâce à l'arsenal de lois répressif initié par Dent.
Mais c'est un chat – aux intentions obscures – aussi rusé que voleur qui va tout bouleverser. À moins que ce ne soit l'arrivée à Gotham de Bane, terroriste masqué, qui compte bien arracher Bruce à l'exil qu'il s'est imposé. Pourtant, même si ce dernier est prêt à endosser de nouveau la cape et le casque du Chevalier Noir, Batman n'est peut-être plus de taille à affronter Bane...


Dernier volet de la trilogie Batman version Christopher Nolan, le paquet a été mis pour finir en beauté. La ville de Gotham est ici menacée de destruction par le nouveau méchant de service, Bane. Incarné par le génial Tom Hardy, il fait partie des stars montantes du moment et collabore déjà pour la deuxième fois avec Nolan après l'excellent Inception.

On assiste ici à la chute et la renaissance magistrale du héros, afin qu'il redevienne à nouveau un symbole pour le peuple. Le personnage de Catwoman est également très bien intégré dans l'histoire et joliment interprété par Anne Hathaway. Bane est impressionnant de voix et de muscles, même s'il pâtit malheureusement de la comparaison avec le Joker de The Dark Knight où Heath Ledger nous avait délivré une interprétation difficilement surpassable dans le genre.

On retrouve à nouveau la virtuosité du réalisateur à tourner les scènes d'action et son style fait de plans très soignés et de mouvement de caméra extrêmement souples. On constate notamment son habitude à filmer les courses poursuites avec la caméra proche du sol, ce que l'on avait déjà dans ses deux précédents films The Dark Knight et Inception. La force de Nolan est bien de savoir conter les histoires tout en offrant une forme visuelle captivante.

L'histoire est très bien écrite et l'action constante, malgré la longueur du film. La saga de la chauve-souris bénéficie même d'une conclusion de qualité qui satisfaira tout le monde.





mardi 24 juillet 2012

Michael Shannon



J'inaugure aujourd'hui la rubrique Acteurs avec Michael Shannon et vais vous expliquer pourquoi c'est un grand acteur en quelques films.

Bug de William Friedkin : parce qu'il montre pour la première fois son talent à jouer des personnages dérangés. Une descente aux enfers totale où il emmènera Ashley Judd avec lui.

Les noces rebelles de Sam Mendes : parce qu'il est l'élément catalyseur qui va déceler la faille dans le couple DiCaprio/Winslet et qui va leur faire prendre conscience de leur réel malaise. Petit rôle, mais avec beaucoup d'impact.

Dans l'oeil d'un tueur de Werner Herzog : parce qu'il réussit à incarner un homme dont le cheminement étrange et mystique le mènera à assassiner sa mère. La question et l'intérêt du film : pourquoi ?

Les Runaways de Floria Sigismondi : parce qu'il est excellent en manager exubérant du groupe de Joan Jett.

Take Shelter de Jeff Nichols : parce qu'il nous fait douter jusqu'au bout sur l'état mental de ce père de famille persuadé que la fin du monde approche et qu'il doit sauver sa femme et sa fille.


Pee Wee Big Adventure (Pee-wee's Big Adventure)



Réalisation : Tim Burton
Scénario : Phil Hartman, Paul Reubens, Michael Varhol
Avec : Paul Reubens, Elizabeth Daily, Mark Holton
Durée : 1h30mn
Année : 1985

L'histoire :
Pee Wee, un adulte qui ressemble à un enfant, s'apprête à passer une belle journée avec l'amour de sa vie : sa bicyclette. Mais cet objet vient d'être volé par le méchant Francis. Pee Wee part à la recherche de son amour perdu et nous entraîne dans des aventures de plus en plus burlesques.


Le 1er film de Tim Burton est déjà révélateur de ses obsessions qu'on retrouvera régulièrement dans sa filmographie. Pee Wee tourne autour d'un personnage atypique qui vit dans son propre monde qu'il s'est créé : une maison pleine de jouets et de gadgets loufoques, avec pour principal ami son chien (compagnon obligé du banlieusard américain qu'on retrouve dans son court-métrage Frankenweenie ou dans Edward aux mains d'argent).

Le personnage de Pee Wee Herman a été créé par l'acteur Paul Reubens pour une émission TV. Et bien que ce film était un film de commande pour Tim, on constate qu'il a su rendre ce film plus personnel qu'il n'y paraitrait.

Le film est une succession de scènes où le héros croise toute une galerie de personnages colorés, jusqu'à l'apothéose finale de la course poursuite dans les studios Warner où on assiste à un passage en revue de tous les classiques et clichés du cinéma dans une allure effrénée qui rappellerait l'époque du cinéma muet burlesque.

On retrouve également deux scènes où Burton fait appel à la technique du Stop Motion qu'il a toujours adorée : le rêve de Pee Wee avec le dinosaure et la rencontre avec Large Marge. Pour les amateurs du cinéaste, ce film est un vraiment bonheur d'humour décalé et de personnages originaux. Et on a même droit à un clin d’œil à son obsession pour les clowns (dont il a horreur) lors du vol du vélo avec cet automate moqueur qui semble agresser Pee Wee de son rire sadique.